A l’origine, c’était pour présenter une animation pouvant amener à la détente. Comme en témoigneront certaines personnes, les effets vont bien au-delà, par exemple sur la prise en charge de la douleur chez Guillaume, amputé du membre inférieur et sous antalgique (méthadone) qui a l’habitude d’écouter au casque de la relaxation musicale, méthode alternative qui l’aide à gérer la douleur.
Il précise que le voyage sonore l’a « transpercé » et que la séance lui a permis de repousser la prise de la méthadone, ce que ne lui procure pas autant l’écoute de la relaxation au casque.
Bien qu’il soit prétentieux d’en tirer une conclusion hâtive et empirique sur la base de quelques témoignages, c’est pourtant typiquement le constat de ma pratique sur les effets de cet outil, et il y en a bien d’autres.
J’entends par voyage sonore, une prise en charge chamanique qui n’est pas de la musicothérapie.
Ce n’est donc pas un voyage sonore classique comme ce que d’autres thérapeutes proposent, tout simplement parce qu’ils ne sont pas chamanes !!
En tant que chamane, j’utilise le son comme support de soin en alliance avec les esprits avec qui je communique et grâce auxquels la prise en charge est réalisée. C’est donc un soin holistique.
Volontairement, j’utilise les termes de « voyage sonore », parce que parler de soins chamaniques dans la sphère scientifique et médicale est souvent jugé comme pas sérieux, ni crédible, or mes parcours professionnel et universitaire montrent que je ne suis pas coupée de la part rationnelle nécessaire à la prise en charge de l’autre.
Ce jugement inadéquat reflète simplement le fossé culturel entre 2 mondes qui n’ont pas encore su s’apprivoiser.
C’est la peur par méconnaissance d’une autre culture, car le chamanisme fait partie intégrante du patrimoine culturel coréen.
Je reste fidèle à mes valeurs et ma déontologie, en ayant le courage et la conviction de m’exprimer pleinement en tant que soignante : infirmière ET chamane, qui n’a rien d’impie, ni d’incompatible puisque c’est entièrement moi, tout simplement, dans une particularité qui n’est plus vécue comme une étrangeté handicapante. Je m’affirme dans cette singularité qui est une grande richesse : je suis une soignante aux compétences uniques, aux services de l’autre.