Cas 21 – Infirmière et chamane, le monde d’ici et de là-bas… en marche

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Issue de différentes et multiples cultures, je viens de ce monde et de l’autre monde.

JE SUIS !!

Ma différence et mon étrangeté sont à bien des égards, une richesse dans un monde en devenir.

Je suis fière de mon double parcours, professionnel émérite en tant qu’infirmière et universitaire. Et même triple, puisque maman de deux beaux enfants, devenus adultes. Avec aussi l’humilité d’affirmer que ma destinée extra-ordinaire jonchée d’expériences qui ont forgé ma personnalité, n’est pas le fruit du hasard. En effet être appelée par les esprits à devenir chamane, à explorer ma quête chamanique, est une expérience sérieuse et singulière.

Je vous invite à lire « Le cas 20 – Susciter la curiosité… What else ?! »

J’ai suivi le DU de recherches en Sciences Infirmières à l’ISPED de Bordeaux avec pour sujet « L’impact du son du tambour chamanique chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ». Il fallait oser… Quand on est visionnaire, il faut du courage pour affronter le regard différent des autres. C’est être libre et l’assumer jusqu’au bout !!

Moi qui ne suis rien, dans l’étendue du grand tout…

Lors de l’entretien de sélection d’entrée, j’avais conscience de la bizarrerie du sujet et j’imaginais bien qu’on me dirait « Charles Perrens, c’est à côté » ; Charles Perrens étant l’hôpital psychiatrique attenant au CHU de Bordeaux, lieu de la formation.

L’autre versant de mon cursus étant lui très rationnel, stéréotypé, et brillant… donc normal au regard de la norme sociale de référence, j’étais à la fois soulagée et contente de pouvoir compter partie les étudiants retenus pour cette formation universitaire. J’arborais un grand « Youpiii » intérieur qui devait rayonné dans tout l’Univers !!

Pourtant lors de la présentation orale du premier travail, me tenir devant l’équipe pédagogique, mes tutrices et les autres étudiants a été une rude épreuve. J’ai senti véritablement le poids que je portais sur mes petites épaules, me sentant bien seule dans ce grand amphithéâtre. C’était le poids du doute, de la différence (trop violente pour ma sensibilité) entre mon sujet et celui des autres étudiants. Le niveau élevé de cette promotion mettait aussi très haut la barre, soit une pression supplémentaire. J’étais aussi la seule à être inscrite de mon propre chef, sans soutien ni aval d’une hiérarchie quelconque sur laquelle trouver le courage d’avancer. Il fallait donc que je trouve la force en moi!!

ça turbinait sévère dans ma tête : Qu’est-ce que je faisais là?!… Était-ce vraiment ma place ?!… Pourquoi la vie routinière ne me suffisait-elle pas et pourquoi moi ?!… Je n’avais qu’une envie, fuir pour trouver un refuge… ma tranquillité.

J’étais en larmes d’une émotion indescriptible qui m’envahissait. Les yeux interrogateurs et sans jugement qui se tenaient devant moi et qui attendaient d’en savoir plus sur cette bizarrerie que j’avais à présenter, m’ont aidé à surmonter la peur.

Je remercie infiniment les formatrices, les tuteurs et tutrices ainsi que tous les étudiants pour leur sincère bienveillance à mon égard, dans l’accueil de ma différence.

J’ai été mue par une énergie insoupçonnée qui m’a finalement portée jusqu’au bout. Je suis sortie de ma zone de confort pour affronter le monde, l’autre monde… celui de la raison, du rationnel !

J’ai présenté l’oral de la soutenance en tenue et posture de chamane, une évidence pour moi !

Quand je suis sortie des toilettes où je m’étais changée, j’ai senti les regards se tourner vers moi. Moi qui aime la discrétion, c’était raté, mais il ne pouvait en être autrement ! Les pas ont été longs pour arriver jusque la salle. Dans ma tête, je me disais que j’honorais mes ancêtres et que c’est eux qui me portaient. Je gardais la tête droite, ni trop ni pas assez… à la juste mesure, pour une cause qui me dépassait largement.

Forcément s’il n’y avait eu que cela, mais un autre évènement est survenu me troubler davantage durant cette journée. J’ai appris dans la nuit que ma fille avait été hospitalisée en urgences. Difficile de rester concentrée, je devais pourtant m’efforcer de faire ce que je devais faire.

J’AI FAIT !!

La soutenance s’est bien déroulée, j’ai réussi mon examen. Ma fille est sortie de l’hôpital quelques jours après.

Depuis je m’efforce d’adresser la Lumière aux enceintes de la forteresse médicale. Je sais qu’elle trouvera son chemin. Pareil au vent et à l’eau, elle parvient toujours à trouver le chemin, les fissures…

Pour le reste, c’est une affaire de patience avant que les brèches ne deviennent suffisamment grandes pour voir s’effondrer les fondations… pour un changement inéluctable puisque en marche…

Celui des vieilles institutions rigides, d’un vieux monde conservateur où règle le pouvoir dominant de la maîtrise sur le lâcher prise, de l’avoir sur l’être.

NB :

Je suis Chamane Humaniste Universelle…

Cet article a 2 commentaires

  1. Stopin camille

    Bravo Kim, tu as eu le courage d’aller jusqu’au bout au delà des stéréotypes de la médecine européenne et de ses préjugés ! Ce n’étais pas facile mais tes ancêtres étaient derrière toi .Tu peux être fière de toi !

    1. admin_kimbyeol

      Merci Camille.

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